Salim Sdiri, le coup de Javelot dans le dos

Interviewé par la radio RTL, Salim Sdiri explique qu’il va poursuivre en justice la Fédération Italienne d’Athlétisme ainsi que la Fédération Internationale d’Athlétisme. La raison ? Vous vous souvenez sûrement de cette image qui a fait le tour du monde. Une image que personne ne s’attend à voir sur une piste d’athlétisme et surtout que l’on ne veut plus jamais revoir. Telle est la démarche de Salim !

En effet, le vendredi 13 Juillet 2007 se déroule le meeting Golden League (devenue depuis Diamond League) de Rome. Les performances s’enchainent avec notamment les victoires d’Asafa Powell, LaShawn Merritt, Sanya Richards ou encore Blanca Vlasic, soit une vraie soirée Golden League avec sa piste aux étoiles.

Mais la soirée va virer au cauchemard quand les caméras vont se fixer près du sautoir en longueur, filmant l’arrivée d’une ambulance à côté du bac à sable. Le spectacle s’arrête alors pour laisser place à la stupeur de tout un stade.

A la télévision, on aperçoit le terrible ralenti montrant un javelot déviant de sa trajectoire pour atterrir directement dans le dos d’un sauteur en longueur.

Ce sauteur n’est autre que le Français Salim Sdiri, auteur jusque là dans son concours d’un meilleur saut à 7m88. Le lanceur de javelot Tero Pitkämäki envoie son engin hors de l’air de lancer, largement sur la gauche, ce qui reste très inhabituel à ce niveau. Le javelot s’en va se planter directement dans le bas du dos de l’athlète français.

Celui-ci prendra directement la route de l’hôpital pour se faire soigner au plus vite. Vu la violence de la scène, personne ne sait s’il s’en sortira. Les premiers examens révèleront dans un premier temps une plaie de 4cm sans atteinte des organes vitaux avant une réadmission aux urgences car l’engin est entré de 20 à 30 centimètre et a touché le foie, entrainant des saignements internes à l’organe.

Salim Sdiri regrettera le fait que le lanceur ne se soit pas manifesté tout de suite après l’accident…

La vidéo de l’accident :

Vient alors une longue phase de convalescence où Salim Sdiri doit se soigner physiquement et en tant qu’homme avant l’athlète. Il est un miraculé. Miraculé d’un évènement que l’on ne devrait pas connaître sur une piste d’athlétisme. Les questions sur son avenir s’enchainent sans trouver de réponse.

Mais l’athlète est un homme de caractère et revient à la compétition début 2008 pour prendre part aux JO de Pékin, où il ne passera pas le stade des qualifications.
Il ira jusqu’à prendre le record de France du saut en longueur le 12 Juin 2009 pour le porter à 8m42, montrant une grande force de caractère.

« Je sais pas s’ils attendent qu’il y ait un mort pour faire quelque chose ».

Même s’il reste un des meilleurs français encore aujourd’hui au saut en longueur et un des meilleurs de tous les temps dans l’hexagone, Salim poursuit son combat devant les instances responsables de l’accident pour que cela ne se reproduise pas. De la même manière qu’il a mené son combat pour revenir au plus au niveau, il luttera pour se faire entendre, le but étant de sécuriser un maximum les compétitions.

Après ce terrible accident, si les meetings Golden League essayaient de disputer à des horaires distincts les concours de lancer de javelot et de saut en longueur ou triple saut, cette disposition a vite été balayée. Ainsi lors des mondiaux de Berlin 2009, les finales du javelot masculin et de la longueur féminine se déroulaient en même temps, comme ensuite à Daegu 2011 pour les finales de javelot féminin et de longueur masculine. Comme si rien ne s’était passé le 13 juillet 2007… Un deuxième coup de javelot dans le dos pour Salim Sdiri.

Il se bat pour que ce qui s’est passé à Rome ne soit jamais oublié, et que cela ne se reproduise pas.

L’interview RTL :
http://www.rtl.fr/actualites/sport/athletisme/article/salim-sdiri-la-federation-internationale-n-a-pris-aucune-mesure-apres-l-incident-a-rome-7748580680

Salim Sdiri ira sans doute aux JO de Londres avec de grands espoirs. L’équipe de Culture Athlé lui souhaite bon courage dans sa démarche.